Ani Série I - 7 photographies- Ruin; Porte de Lion; Manuchihr Mosquée; Caves; l'église du Roi Gagik; Cathédrale; Rivière Araxe Série II - Photographies en cours de réalisation 2015- ( projet en cours de réalisation ) En été 2014, j'ai voyagé dans des régions de l'Est en Turquie telles que Kars, Dyabakir et Van entre autres. Ce sont d'anciennes villes où vécurent de grandes communautés arméniennes avant le génocide de 1915. Durant cet itinéraire j'ai visité Ani qui fut la capitale de l'Arménie médiévale vers l'an mille. Elle fut ensuite prise et occupée successivement par des Mongols et des Turcs. A présent, une frontière turco-arménienne traverse le côté nord de cette ville et la rattache à la Turquie. Les groupes de touristes arméniens viennent contempler avec respect les ruines, célébrer la messe à la cathédrale et raconter l'histoire arménienne à leurs descendants en leur disant : «Դա մեր տունը» (C'était notre foyer). En observant ces scènes, j'ai entrevu les rythmes des marées du temps qui poussent l’histoire humaine, accumulent et forment ce paysage déserté. Cette vision m'a motivée à développer le projet Ani. Ani série I est inspiré de ma première visite de cette ville fantôme en 2014. Au début de l’année 2016, j’ai fait une deuxième visite à Ani. Pendant ces deux voyages, j'ai pris mille et un fragments des paysages et des ruines d'Ani sous différents angles et dimensions à des moments différents. Je les ai ensuite reconstitués en images suivant des méthodologies d’historien et d’archéologie. Les deux séries de photographies témoignent de mon intérêt pour Ani, l'ancienne capitale de l'Arménie médiévale qui se situe en Turquie de nos jours. L’histoire de l’Arménie fait profondément écho en moi et me ramène à des questionnements qui me hantent depuis longtemps. Qu’est-ce que la souveraineté nationale? Que devient une nation dans le monde contemporain? Comment définit-on l'identité nationale? Toutes ces questions qui se posent aux Arméniens sont également pertinentes aux problématiques de mon pays natal, ainsi qu’à ceux des peuples qui ont souffert dans le passé, et ceux qui souffrent encore aujourd’hui de conflits géopolitiques.